Description
Résumé :
Ces huit nouvelles tentent de saisir quelques-unes des infinies variations qui se jouent dans la relation entre l’homme et l’animal : fascination, cruauté, effroi, amour, compassion, indifférence. Une complexité qui n’en finit pas d’interroger sur les liens que nous entretenons avec les autres espèces vivantes. La tonalité est sombre, expression d’une réalité violente trop souvent tue. L’auteure fait sienne l’interrogation de Jeremy Bentham : “La question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? ” Il advient pourtant que la lumière l’emporte dans cette lutte obscure, et que l’homme et la bête, touchés par la grâce, se réconcilient.
Epiphanie fragile, comme suspendue. Ainsi de la rencontre entre le tigre et la jeune indienne, dans la nouvelle “Transgression” . “Aux battements précipités de son coeur, elle sait déjà que le tigre sera là. Elle ne s’est pas trompée. A l’ombre des arbres, à l’endroit exact où il se tenait la veille, le grand félin est couché, immobile. D’abord, elle décide de l’ignorer et se prête longuement à son rituel.
Alors qu’elle achève de nouer un chignon sur sa nuque, elle ose un regard timide, aussitôt happée par une force impérieuse. Un frisson la parcourt toute entière, peur ou plaisir elle ne sait, devant la face sauvage zébrée comme une peinture de guerre, les fronces menaçantes, les redoutables babines, le faisceau dru et tactile des vibrisses. Saisie à nouveau par le calme hypnotique des yeux verts qui la pénètrent, la traversent comme si elle était un corps diaphane et voyaient, au-delà d’elle, un monde invisible.
Alors, elle lui rend son regard, craintif, hésitant d’abord, puis plus assuré à mesure qu’elle discerne en lui un changement imperceptible. Les pupilles étroites, réduites à une fente, semblent se dilater, à leur éclat farouche se mêle une étrange douceur, une sorte de mélancolie, et sur le masque impassible glisse une expression étonnée de ferveur muette. Un court instant, il plisse à demi les paupières puis les ouvre à nouveau, comme une promesse de consentement”.
Epiphanie fragile, comme suspendue. Ainsi de la rencontre entre le tigre et la jeune indienne, dans la nouvelle “Transgression” . “Aux battements précipités de son coeur, elle sait déjà que le tigre sera là. Elle ne s’est pas trompée. A l’ombre des arbres, à l’endroit exact où il se tenait la veille, le grand félin est couché, immobile. D’abord, elle décide de l’ignorer et se prête longuement à son rituel.
Alors qu’elle achève de nouer un chignon sur sa nuque, elle ose un regard timide, aussitôt happée par une force impérieuse. Un frisson la parcourt toute entière, peur ou plaisir elle ne sait, devant la face sauvage zébrée comme une peinture de guerre, les fronces menaçantes, les redoutables babines, le faisceau dru et tactile des vibrisses. Saisie à nouveau par le calme hypnotique des yeux verts qui la pénètrent, la traversent comme si elle était un corps diaphane et voyaient, au-delà d’elle, un monde invisible.
Alors, elle lui rend son regard, craintif, hésitant d’abord, puis plus assuré à mesure qu’elle discerne en lui un changement imperceptible. Les pupilles étroites, réduites à une fente, semblent se dilater, à leur éclat farouche se mêle une étrange douceur, une sorte de mélancolie, et sur le masque impassible glisse une expression étonnée de ferveur muette. Un court instant, il plisse à demi les paupières puis les ouvre à nouveau, comme une promesse de consentement”.