Description
Description :
Les sociétés industrielles, extractivistes et productivistes, ne manifestent aucun souci pour la reproduction de leurs conditions d’existence car elles ont oublié que la perpétuation du monde avait besoin d’être accompagnée par celles et ceux qui le composent. Mais cela a-t-il toujours été le cas ? Et quel rôle les rapports de genre ont-ils joué dans cette histoire ? L’autrice explore les manières de concevoir cette perpétuation dans différentes sociétés pré- et non industrielles, en Grèce antique, en Europe médiévale ou encore dans certaines sociétés matrilinéaires contemporaines. On découvre qu’une importance majeure y est accordée aux pratiques (re)génératives, chargées d’assurer le renouvellement de la société tout entière – travail de subsistance, reproduction des générations, liens avec les invisibles, etc.
L’avènement du christianisme et du nouveau rapport au monde qu’il a institué a tout bouleversé. Le souci de la (re)génération du monde a progressivement été remplacé par l’idée d’un monde créé une fois pour toutes, n’ayant plus besoin d’être perpétué au quotidien – la providence infinie se chargeant de tout. Est-il possible de réinventer des pratiques génératives mettant fin à notre illimitisme, de manière non coercitive et égalitaire ? Tel est l’enjeu central de cette enquête, exigeant d’en finir avec le passé que la société industrielle s’est inventé pour justifier sa course en avant effrénée.
Ce livre apporte une contribution majeure à l’écoféminisme, en retrouvant la question de la génération derrière l’identification des femmes et de la nature dans la modernité.
Table des matières :
Introduction. Sous la croûte épaisse et apparemment indéchiffrable du Sabbat
1. D’une affinité naturelle entre les femmes et la nature. Retour sur une déconstruction inachevée
Poursuivre l’enquête
S’élancer à pieds joints vers le passé
La destruction du monde genré ou » the masculine birth of time «
Déléguer aux femmes le renouvellement de la génération
2. » Nous habitons un monde qui est le souffle et les ossements de nos ancêtres «
Une autre histoire grecque
Né.e de la terre. Un nouveau mythe pour les terrestres
Quel nom pour la terre ?
Le blé des morts
Le grand mystère de la génération
3. Mystère de la création
Mystère de la création
Sa génération éternelle, sa fécondité infinie
Les portes du monde
Alma mater
Naissance d’un nouveau système de parenté
4. De l’oikonomia chrétienne à l’économie unisexe
L’oikonomia infiniment sacrée
Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni mâle ni femelle
Le gouvernement des âmes [unisexes]
Providentialisation du monde
Gouverner la nature
Sortir du rêve d’une économie égalitairement neutre
5. La régénération comme fait cosmologique total
L’histoire imaginaire des sociétés matriarcales primitives
Des sociétés matriarcales primitives aux sociétés matriarcales
contemporaines
La régénération comme » fait cosmologique total «
L’art de ne pas être gouvernées
Réinventer des limites
6. Mythopoïèses
Le renouvellement colonial des sociétés européennes
Engendrer la nation
Changer de système de parenté
Les enfants queers de Gaïa
Un peuple parmi les peuples
La terre qui manque
Conclusion
Remerciements
Bibliographie.
Notice biographique :
Émilie Hache enseigne la philosophie à l’université de Nanterre. Elle est l’autrice de Ce à quoi nous tenons (2011) et de Reclaim. Anthologie de textes écoféministes (2016).