Description
Résumé :
Le droit, les mœurs et les pratiques sociales tendent à représenter la famille comme un domaine séparé, exclusif de toutes considérations s’exprimant en termes de justice et d’égalité – lesquelles sont conçues comme relevant du domaine » public « . Considérant que » le mariage et la famille, tels qu’ils sont pratiqués dans notre société, sont des institutions injustes « , Susan Mollet Okin refuse toutefois de se contenter de montrer en quoi ils favorisent l’inégalité entre les hommes et les femmes. Car il faut aussi et surtout, à ses yeux, défendre la nécessité d’étendre la réflexion sur la justice à la sphère familiale. Justice, genre et famille fut ainsi conçu comme un complément indispensable à la Théorie de la justice de John Rawls, parce que cette œuvre qu’elle admirait tant n’avait pas répondu à la question que, pour sa part, elle résolut de faire sienne : » Dans quelle mesure est-il possible de faire co-exister la justice et le genre ? « . Dix-huit ans après la Théorie de la justice, le majestueux effort critique entrepris par Okin consista donc avant tout à s’efforcer de réintroduire dans la pensée toute une dimension du problème de la justice que Rawls, tout en le posant si bien, avait sur ce point manqué.