Description
Description :
Il est des livres qui bouleversent votre vision du monde.
Une femme qui accouche de ses neveux ; des cellules d’origine fœtale qui battent dans le cœur d’une mère ; des cellules de grand-mères retrouvées dans le sang de nouveau-nés ; autant d’exemples de folles histoires liées au microchimérisme, ce phénomène biologique que nous commençons tout juste à explorer et qui bouleverse la science. Il y a une vingtaine d’années, la découverte du microbiote nous révélait que nous étions à moitié constitués de micro-organismes. Nous réalisons aujourd’hui que même nos cellules humaines ne partagent pas toutes le même ADN. Nous avons tous, en effet, à une échelle plus ou moins importante, des cellules d’autrui en nous. Dans certains cas, ces cellules ” étrangères ” peuvent venir constituer tout ou partie d’un de nos organes, dont elles participent pleinement au fonctionnement. Pour le meilleur ou pour le pire. Entrelaçant l’enquête scientifique avec le récit de parcours de femmes et d’hommes dont la vie s’est vu bouleversée par ce phénomène, Les Cellules buissonnières raconte une révolution en cours. C’est ainsi dans les coulisses de la science en train de se faire que nous convie Lise Barnéoud, qui a passé plus d’un an à enquêter, un peu partout dans le monde, auprès de celles et ceux qui défrichent aujourd’hui les nouveaux horizons de la biologie humaine.
” Il est des livres qui bouleversent votre vision du monde. ” Olivier Monod, Libération
” On ne dira jamais assez la beauté des “brèches’ dans l’histoire des sciences. De ces moments où l’incongru s’invite à la table des certitudes, où les instruments de mesure font mentir les théories régnantes. (…) Dans Les Cellules buissonnières, l’essai passionnant de Lise Barnéoud, des chercheuses et chercheurs racontent leur rencontre avec une réalité jusqu’alors “impensable”. ” Olivier Pascal-Moussellard, Télérama
” Dans Les Cellules buissonnières, la jouranliste Lise Barnéoud raconte comment le microchimérisme vient bousculer les limites de l’individu. ” Le Monde
” Une lecture captivante ! ” Mathias Germain, La Recherche
” Un incroyable voyage à l’intérieur de notre corps, à la découverte de populations cellulaires dont l’existence bouscule les limites de notre être. ” Caroline Tourbe, Le Point
” C’est un champ de recherche qui pourrait absolument tout bouleverser, et renverser nos certitudes acquises depuis longtemps.” Emma Derome, Ça m’intéresse
” Une enquête riche, au contact des principaux acteurs mondiaux de ce champ de recherche insolite. ” Hugo Jalinière, Sciences et Avenir
Table des matières :
Introduction : Où l’on compare nos entremêlements cellulaires à la dispersion des larves dans les océans. Où l’on comprend que le microchimérisme bouscule non seulement des concepts scientifiques mais aussi notre manière d’envisager notre identité.
Chapitre 1 : Voyage en mer maternelle
Le récit commence dans le ventre maternel où nous passons nos neuf premiers mois d’existence. Ce premier chapitre offre un nouveau regard sur le déroulement d’une grossesse ainsi qu’une perspective historique sur la découverte du microchimérisme, qui remonte à plus d’un siècle. On découvre que les fœtus égrènent leurs cellules au-delà du placenta, dans l’organisme des mères, où elles peuvent persister toute la vie. Le récit de ces découvertes scientifiques pose d’emblée des questions d’ordres métaphysiques : les frontières sont sans cesse remises en question et la définition du soi, toujours provisoire.
Chapitre 2 : Les invasions barbares ?
Dans ce chapitre, nous verrons comment le langage influence les trajectoires de recherche et les représentations d’un nouvel objet scientifique. Le microchimérisme est en effet souvent décrit via des métaphores nationalistes : il est questions de ” frontières “, de ” migrations “, d'” étrangers “, de ” moi ” contre ” eux “. Sans surprise, les scientifiques se sont d’abord focalisés sur les effets négatifs de ces cellules. Mais les nouvelles découvertes nous enjoignent à user d’un autre langage, plus juste scientifiquement parlant et moins susceptibles de détournements. Il est temps d’envisager le système immunitaire comme un système de relation aux autres, dans lequel les échanges de cellules jouent un rôle important.
Chapitre 3 : Je t’ai dans la peau
Les cellules d’origine fœtale qui voyagent dans l’organisme maternel ne font pas que circuler dans le sang maternel durant la grossesse : elles s’enracinent dans leurs tissus et se différentient en cellules fonctionnelles. Ici, nous découvrons ce qui distingue ces cellules microchimériques des nôtres, mais aussi à quel point ces cellules allochtones se fondent dans la masse des autres cellules et participent aux fonctions physiologiques.
Chapitre 4 : Retour vers le futur
Ces voyages cellulaires ne se font pas uniquement du fœtus vers la mère. Dans les ventres maternels, nous recevons également les cellules de nos mères. Nous retraçons ici les étapes scientifiques qui ont mené à la découverte du microchimérisme d’origine maternelle et décryptons comment, ici aussi, ces cellules ont d’abord été suspectées de causer des problèmes. En réalité, nous hébergeons tous des cellules d’origine maternelle et ces dernières peuvent, elles aussi, participer à certaines fonctions physiologiques.
Chapitre 5 : L’autre en soi
Ce chapitre raconte les histoires renversantes de femmes et d’hommes qui ont découvert par accident que leurs gonades étaient habitées par des cellules d’autrui. Impossible pour eux de transmettre leur propre patrimoine génétique : ce sont les cellules de leur jumeau évanescent, donc d’un frère ou d’une sœur qui n’a jamais existé, qui composent leurs ovules ou leurs spermatozoïdes, brouillant la transmission génétique classique, rendant ineptes nos tests ADN de filiation. Ici, les quantités de cellules ” étrangères ” sont telles qu’on ne parle plus de microchimérisme, mais de macrochimérisme.
Chapitre 6 : Les autres soi
À côté de ces sources naturelles de microchimérisme, nous pouvons acquérir des cellules d’individus inconnus, extérieurs à notre cercle proche, via les transfusions sanguines et les greffes. En réalité, du point de vue du microchimérisme, tout se passe comme si la greffe était un fœtus : le greffon égrène ses cellules dans l’organisme du receveur, qui envoie lui-même des cellules à l’intérieur du greffon. Lorsque ce chimérisme dit iatrogène est découvert dans les années 1990, il est d’emblée considéré comme un élément positif : il serait la clé du mécanisme de tolérance des greffes. Une approche diamétralement opposée à celle du microchimérisme naturel.
Chapitre 7 : Une multitude de soi
Nous avons évoqué les cellules qui proviennent de nos fœtus, celles qui proviennent de nos mères, celles de nos jumeaux et celles issues des greffes et des transfusions sanguines. Cela fait déjà du beau monde pour un seul et même corps. Mais de toute évidence, le compte n’y est pas. Ce chapitre dévoile les autres origines des cellules microchimériques découvertes dans nos organes : celles en provenance des fœtus qui nous ont précédé dans le ventre de nos mères, celles des aînés de nos mères et même celles de nos grand-mères, voire plus loin encore. Le microchimérisme, une porte d’entrée possible vers l’éternité ?
Chapitre 8 : Déchiffrage babélien
Des tours de Babel, version cellulaire. Voilà ce à quoi nous commençons à ressembler. Des tours campées sur deux pattes, peuplées des altérités rencontrées tout au long de notre vie, depuis la formation de notre toute première cellule jusqu’à l’extinction des feux. Jusqu’à présent, nous nous sommes concentrés sur les aspects descriptifs du microchimérisme : quelles cellules nous habitent, d’où viennent-elles, etc. Ici, il s’agit de comprendre ce que font ces cellules : quels rôles jouent-elles dans ce grand bazar babylonien qu’est notre corps ? Des chercheurs commencent à décoder le langage biochimique qui unit nos cellules autochtones aux autres.
Chapitre 9 : Entre coopération et conflit
Ce dernier chapitre interroge le microchimérisme avec une perspective évolutionniste. Selon certains chercheurs, si cette particularité a été conservée chez toutes les espèces placentaires, sur autant de millénaires, c’est qu’elle offre un avantage évolutif. Où l’on découvre comment les cellules fœtales manipulent les mères au profit des nouveau-nés. Mais aussi comment ces mêmes cellules pourraient permettre une meilleure survie des mères. Des études chez les primates nous poussent même à envisager un autre avantage : en entrelaçant nos cellules, ce phénomène pourrait améliorer la cohésion familiale, donc la survie du groupe.
Epilogue
Notice biographique :
Journaliste scientifique indépendante, Lise Barnéoud est notamment l’auteure d’Immunisés ? Un nouveau regard sur les vaccins (Premier Parallèle, 2017), élu meilleure enquête de l’année par la rédaction de Lire. Elle a reçu, en 2016, le Grand Prix des Trophées Signatures Santé, et, en 2017, le prix du journaliste scientifique français de l’année décerné par l’AJSPI. Lise Barnéoud a enfin été lauréate de la bourse d’année sabbatique du CNL pour la rédaction des Cellules buissonnières en 2022