Description
Résumé :
Omniprésente dans les rues comme dans le débat public, la police soulève davantage de questions qu’elle ne semble pouvoir en résoudre. Devant l’ampleur manifeste des violences policières et leur dénonciation de plus en plus large, les gouvernements et les syndicats policiers nient toute responsabilité et pointent régulièrement un manque de moyens, une surcharge de travail et un “mal-être” policier – tandis qu’une sociologie critique évoque un problème de formation ou l’inadéquation des techniques du maintien de l’ordre.
Mais on élude souvent cette interrogation fondamentale : concrètement, que fait la police ? A quel besoin répond-elle ? En mobilisant les études disponibles et en confrontant les chiffres, ce livre réfute les présupposés au fondement du mythe policier d’une institution peut-être imparfaite mais nécessaire au service de toute la société, dont elle ne ferait que refléter les travers. Paul Rocher montre que l’emprise policière n’a fait que croitre ses dernières années, alors même que les rapports sociaux se sont globalement pacifiés et que la délinquance est stable depuis des décennies, signalant une réorganisation autoritaire du pays.
Plutôt qu’un outil pour lutter contre le crime, la police apparaît alors comme un moyen d’obtenir par la coercition l’assentiment des populations. Loin d’être neutre, elle est garante d’un ordre inégal. Pour le comprendre il faut remonter à l’avènement au XIXe siècle de la police moderne, consubstantiel à la transformation capitaliste de l’économie, au développement du salariat et de la discipline du travail.
Dès le départ, elle est organisée pour faire la police des pauvres, des contestataires et des déviants. Si la police génère en son sein des comportements violents, racistes et sexistes, ce n’est donc pas le fait d’un dysfonctionnement mais de sa nature : conçue comme un corps séparé de la société, imperméable aux revendications de justice sociale et d’autant plus fidèle à l’ordre établi, elle recrute des personnalités autoritaires appelées à intervenir par la force dans des situations qui pourraient connaître d’autres issues.
Mais on élude souvent cette interrogation fondamentale : concrètement, que fait la police ? A quel besoin répond-elle ? En mobilisant les études disponibles et en confrontant les chiffres, ce livre réfute les présupposés au fondement du mythe policier d’une institution peut-être imparfaite mais nécessaire au service de toute la société, dont elle ne ferait que refléter les travers. Paul Rocher montre que l’emprise policière n’a fait que croitre ses dernières années, alors même que les rapports sociaux se sont globalement pacifiés et que la délinquance est stable depuis des décennies, signalant une réorganisation autoritaire du pays.
Plutôt qu’un outil pour lutter contre le crime, la police apparaît alors comme un moyen d’obtenir par la coercition l’assentiment des populations. Loin d’être neutre, elle est garante d’un ordre inégal. Pour le comprendre il faut remonter à l’avènement au XIXe siècle de la police moderne, consubstantiel à la transformation capitaliste de l’économie, au développement du salariat et de la discipline du travail.
Dès le départ, elle est organisée pour faire la police des pauvres, des contestataires et des déviants. Si la police génère en son sein des comportements violents, racistes et sexistes, ce n’est donc pas le fait d’un dysfonctionnement mais de sa nature : conçue comme un corps séparé de la société, imperméable aux revendications de justice sociale et d’autant plus fidèle à l’ordre établi, elle recrute des personnalités autoritaires appelées à intervenir par la force dans des situations qui pourraient connaître d’autres issues.